LEVEL 1 | 2018 - 2019
Une Exploration Artistique IN-SITU
Dans l'esprit du labyrinthe mythologique grec, le premier étage de DéDalE se révèle comme un sanctuaire d'expression artistique libre et exploratoire. Cet espace singulier incarne la rencontre entre l'héritage brut du graffiti et l'innovation créative contemporaine.
Sur ces murs chargés d'histoire, 42 œuvres s'épanouissent le long de 120 mètres de corridors, témoignant de la richesse du mouvement de l’art urbain. Les artistes, majoritairement issus de la culture graffiti, y transcendent leurs racines ancrées dans l'urgence et la transgression pour créer des œuvres immersives centrées sur l'émotion pure.
La particularité de ce premier étage réside dans sa dimension exploratoire : les artistes, sélectionnés sur une simple note d'intention, ont bénéficié d'une liberté totale dans leur création. Cette approche a permis l'émergence d'œuvres in-situ uniques, souvent conçues sans projet préalable défini, laissant place à l'inspiration du moment et au dialogue avec l'espace.
L'éclectisme artistique s'enrichit également de la participation d'artistes venus d'autres horizons qui ont embrassé le thème de l'immersion avec une sensibilité nouvelle, créant ainsi un dialogue fascinant entre différentes approches artistiques.
Cette diversité d'expressions artistiques transforme le premier étage en un voyage sensoriel où chaque œuvre invite le visiteur à se perdre dans l'univers unique de son créateur, célébrant ainsi la richesse et l'évolution constante de l’art urbain.
Les artistes du Level 1
Ador, Aise, Anje, Aphône, Arnem, Aure & Drum, Codex Urbanus, Darry Perier, Esor, Fabrice Lavergne, FKV34, Heol Jef, IFAT, Jeanjerome, Joachim Romain, Jone, Kat & Action, Kegrea, Kelkin, Korsé, Lalu, Lazuli, Legz, Les Oidés, Lez & Samp, Lycée Des Métiers d'Arts, Martin Bineau, Meyer, Moner, OOX, Pakone, Pantonio, RCF1, Sabio, Séma Lao, Snobe, Stéphanie Kilgast, Tarek & Mat Elbé, Timid, Tomas Lacque, Zag, Zia, Zigma.
Diaspora Crew
Créé en 2015 à Lorient, Diaspora Crew rassemble une quinzaine de graffeurs bretons unis par leur passion pour la peinture et les grandes fresques. Le collectif répond à des commandes privées et institutionnelles tout en conservant une pratique sur des spots d'expression libre. Leur approche professionnelle n'exclut pas un engagement fort, utilisant l'art urbain comme vecteur de messages sociétaux et culturels.
Dans DéDalE, les artistes du crew (Ezra, Kaz, Trak, Zermifugs et Ariès) ont créé "Fuck Monsanto", une installation monumentale sur deux étages représentant une ruche. L'œuvre, qui intègre un véritable nid de frelons asiatiques et des abeilles en matériaux recyclés, dénonce l'exploitation de l'homme et de la nature. À travers cette création esthétique et engagée, Diaspora Crew cherche à sensibiliser le public et à promouvoir une réflexion critique sur la société de consommation.
Tomas Lacque
Tomas Lacque, né en 1984, débute le graffiti en 1998. Son parcours artistique s'enrichit notamment lors de ses années entre Paris et Bruxelles, et de ses voyages en Europe de l'Est. Aujourd'hui basé à Bordeaux, il maintient un équilibre entre son travail d'atelier et sa pratique murale, poussé par une ambition constante de se dépasser dans des projets toujours plus ambitieux.
Dans DéDalE, il investit un couloir du premier étage avec une œuvre post-graffiti qui synthétise les codes du genre tout en s'affranchissant de son esthétique traditionnelle. Sa création, à la fois chargée et minimaliste, se caractérise par une approche sans esquisse ni retouche, où chaque trait spontané devient le témoin de l'instant présent. L'œuvre se révèle différemment selon l'angle de vue, jouant avec l'épaisseur des traits, leur intensité et leurs vibrations.
ESOR
Esor, jeune artiste de 22 ans originaire de Gap, s'est installé à Nantes pour développer sa carrière artistique. Après des débuts dans le graffiti, il se forme au tatouage, une pratique qui influence fortement son style artistique, notamment à travers le pointillisme. Son pseudonyme, anagramme de "Rose", reflète sa quête de beauté pure, qu'il exprime dans des créations sur-mesure pour particuliers et professionnels.
Mise au point
Dans DéDalE, Esor a consacré plus de quatre mois à la réalisation d'une œuvre apaisante au Posca, mêlant pivoines, roses et oiseaux aux becs inspirés de bandes dessinées. Cette composition en noir et blanc, rehaussée par une guirlande lumineuse, témoigne d'une minutie exceptionnelle - l'oiseau sur sa branche ayant nécessité huit heures de travail. L'artiste a conçu cet espace comme une parenthèse sereine dans le parcours des visiteurs, conjuguant technique pointilliste et sensibilité poétique.
Aphöne
Aphöne découvre le graffiti en 2006 pendant ses études d'arts plastiques à Saint-Etienne. Délaissant progressivement sa formation académique pour la rue, il développe sa technique à la bombe aérosol et au pochoir, passant du tag à la toile. Désormais installé à Auray, il fait partie du collectif Des Gens Déjantés, avec lequel il crée, expose et réalise des performances artistiques en live.
Panic Room
Dans DéDalE, Aphöne présente "Panic Room", une installation provocante inspirée d'Orange Mécanique et de 1984 d'Orwell. L'espace, à la fois coloré et dérangeant, met en scène des yeux omniscients et un autoportrait de l'artiste en super-héros, confrontant le visiteur à un sentiment d'observation constante. Une table jonchée d'objets évoquant diverses addictions complète cette œuvre qui interroge notre société de surconsommation, créant une expérience volontairement déstabilisante.
Codex Urbanus
Codex Urbanus, artiste parisien découvre le Posca après un parcours professionnel varié. Son bestiaire unique de créatures chimériques, né dans les rues de Montmartre, s'est progressivement étendu à d'autres villes comme Saint-Malo, Bruxelles et Sète. Revendiquant un "graffiti du terroir", il a déjà créé plus de 400 chimères urbaines, des œuvres singulières comme ses scarabées girafes ou ses baleines rhinocéros.
Arborescence Corporate
À DéDalE, l'artiste transpose son bestiaire dans un contexte inattendu : un organigramme d'entreprise prenant la forme d'un arbre des marais. Cette œuvre métaphorique présente un plafond doré symbolisant l'ascenseur social et des racines marécageuses, représentant la réalité de l'entreprise. Chaque animal positionné incarne un archétype professionnel : de l'employé lucide qui s'échappe au pervers narcissique, invitant ainsi le spectateur à s'interroger sur sa propre place dans cette hiérarchie.
Sabio
Sabio (« sage » en espagnol) s'est formé au dessin avant de découvrir le graffiti à l'adolescence. Après des passages par Brest et Nantes, il s'est établi à Landerneau où il conjugue ses passions en tenant une galerie et un atelier de tatouage dans le centre historique, transformant ainsi son art en profession.
Textures
Dans DéDalE, Sabio investit une pièce étroite du premier étage, choisie pour sa profondeur et sa luminosité naturelle. Son œuvre superpose deux univers : un fond mat brut évoquant les friches urbaines, composé de flops, throw-up et wildstyle caractéristiques du graffiti traditionnel, et une couche contemporaine brillante aux touches fluorescentes. Cette dualité entre passé et présent démontre l'évolution du graffiti vers une forme d'art contemporain à part entière.
Korsé
Titulaire d'un Bac Arts Appliqués de Nantes et membre d'IBS Crew, Korsé partage son temps entre la réalisation de fresques monumentales et l'animation d'ateliers artistiques pour enfants. Dans DéDalE, il intervient à deux reprises : d'abord dans l'escalier de l'aile droite au rez-de-chaussée, puis dans une pièce entière au premier étage.
Cette seconde œuvre, réalisée à la bombe en trace directe sans retouche, dévoile un univers onirique semblable à un carnet de croquis grandeur nature. L'artiste y déploie un voyage intérieur mêlant observations urbaines, références culturelles et réflexions personnelles : des citadins hyperconnectés côtoient un ours polaire et le penseur version 2019, tandis que des mots multilingues (grec, sénégalais, portugais, anglais) ponctuent les murs, soulignant l'importance de la communication au-delà des frontières.
Aure et Drum
Aure et Drum, deux artistes agenais du collectif Streetarterie, unissent leurs talents complémentaires dans DéDalE : Drum apporte son expertise de fresquiste nourrie d'histoire de l'art et de peinture classique, tandis qu'Aure contribue avec ses compétences de graphiste et d'illustrateur. Sans plan préétabli, mais guidés par les thèmes de l'immersion et du lieu, ils ont créé une œuvre collaborative unique.
Fil d’ariane
Leur installation se déploie en deux espaces interconnectés par le fil d'Ariane. La première pièce met en scène des figures de la mythologie grecque, dont Hercule affrontant l'Hydre de Lerne et Athéna, dans une palette orange rappelant les poteries antiques. Le parcours culmine dans une seconde salle où le Minotaure, révélé par la lumière noire, attend le visiteur au cœur du labyrinthe, créant ainsi une expérience immersive totale dans l'univers mythologique.
Darry Perier
Darry Perier, reporter sportif à Bordeaux, conjugue son métier de journaliste avec une passion pour le graffiti née à l'adolescence. Il a développé un style personnel qui transforme les murs en toiles grand format, caractérisé par son travail sur les aplats de couleurs, les dégradés et les profondeurs.
Inside papa’s head
Dans DéDalE, il investit une pièce de 20 m² au premier étage avec une œuvre géométrique immersive. Son installation, dominée par des nuances de bleu nuit, joue avec les perspectives et les trompe-l'œil, notamment à travers des fenêtres intérieures ouvrant sur un ciel fantastique. L'œuvre prend une dimension particulière lorsqu'elle est observée à travers l'objectif d'un appareil photo ou d'un smartphone, offrant ainsi une expérience visuelle augmentée.
Stéphanie Kilgast
Stéphanie Kilgast, architecte de formation installée à Vannes, a développé son art à travers la sculpture hyperréaliste et les miniatures sur pâte polymère. Son engagement environnemental se manifeste notamment dans son projet quotidien de sculptures de fruits et légumes, diffusé sur les réseaux sociaux pour promouvoir une alimentation plus durable. Sa reconnaissance internationale l'a menée à exposer en Europe, en Asie et en Amérique.
Entre terre et mer
Dans DéDalE, elle présente "Entre Terre et Mer", une œuvre surréaliste réalisée à l'acrylique sur vingt jours. Cette création explore la symbiose entre différentes formes de vie, des champignons aux algues marines, à travers un dégradé subtil de couleurs. L'artiste y exprime sa vision d'une nature reconquérante face à la destruction humaine, invitant à la contemplation et à la lenteur comme antidotes à la surconsommation.
PAKONE
Pakone, membre des collectifs C29 et TSF crew, est un acteur majeur des cultures urbaines en Bretagne notamment depuis plus de 20 ans. Formé aux Beaux-arts de Cherbourg, il défend un graffiti sans convention dans un style épuré et brut, qu'il applique aux décors, personnages et lettrages, promouvant l'art urbain comme mouvement culturel essentiel.
Sakura
Dans DéDalE, il crée "Sakura", une installation onirique et poétique en 3D mêlant éléments de récupération et jeux d'anamorphose. L'œuvre présente un cerisier rose bonbon dont les pétales en suspension créent un contraste avec le gris urbain, symbolisant l'équilibre entre féminin et masculin, végétal et minéral. L'intégration audacieuse d'éléments architecturaux contraignants (tuyaux, radiateur, fenêtre) et le jeu avec la lumière naturelle créent une expérience immersive où réel et dessiné se confondent.
Zigma
Ancien étudiant en architecture à Rennes, Zigma est cofondateur du collectif Des Gens Déjantés avec Aphöne et Dom à Auray. Leur atelier, créé il y a cinq ans, est devenu un lieu de promotion de l'art contemporain à travers expositions, démonstrations et initiations aux techniques du graffiti et du pochoir, dans une démarche de création collective.
A la folie
Dans DéDalE, Zigma crée une œuvre qui mêle techniques abstraites et graffiti, conjuguant typographie, portraits réalistes et formes géométriques. L'installation évoque l'aliénation du travail de bureau à travers un contraste saisissant : des personnages en noir et blanc enfermés s'opposent à des figures colorées rêvant d'évasion. Au centre, un vortex composé d'un vieil ordinateur et de bandes noires symbolise l'enfermement et la folie bureaucratique.
Legz
Legz découvre le graffiti à la fin des années 80 dans la banlieue parisienne. Dans la mouvance post-graffiti, il développe un style unique baptisé "spaghetti" : des lettrages complexes et entrelacés qui évoluent vers l'abstraction. Se démarquant des codes traditionnels du graffiti urbain, il privilégie les lieux abandonnés pour son "urbex writing", utilisant une palette distinctive d'argent, noir, cuivre et or pour donner vie à ses créations.
Redrum
Pour DéDalE, Legz investit un couloir de 30 mètres au premier étage pendant plus de 15 jours pour créer "Red Rum", une installation inspirée du film Shining de Stanley Kubrick. Son œuvre immersive transforme l'espace en un labyrinthe où un tsunami de sang semble couler des murs. Ce motif répétitif et envoûtant crée une expérience sensorielle intense, presque oppressante, laissant à chaque visiteur la liberté d'interpréter cette mise en abyme abstraite à sa manière.
Jeanjerome
Jeanjerome, originaire de la Réunion, débute par le tag en banlieue parisienne en 1986 avant de se former à l'École d'Art d'Etampes en dessin, marbrerie et bijouterie. Son style, influencé par l'art nouveau et ses origines Malabar, se caractérise par des aplats de couleurs franches, des explosions florales et un métissage pictural inspiré notamment des temples tamouls.
Immersion effect
Dans DéDalE, Jeanjerome crée une œuvre en 3D immersive explorant l'univers marin. Cette installation, qui nécessite le port de lunettes spéciales, plonge le visiteur dans un océan coloré, reflétant sa volonté de créer un art participatif et accessible. L'artiste, qui ne cherche pas à intellectualiser sa démarche, souhaite avant tout offrir une expérience plaisante et un moment d'évasion dans son univers coloré, en contraste avec la brutalité du monde contemporain.
ador
Héritier spirituel de Tomi Ungerer, Ador tisse des récits urbains où l'innocence du trait devient le véhicule d'une satire sociale mordante. Cet enfant de Nantes, qui a troqué les conventions du wildstyle pour la liberté narrative de l'illustration street art, transforme chaque mur en une page ouverte où les histoires s'écrivent à la bombe, invitant chaque passant à devenir co-auteur de ses fables urbaines.
Dans l'univers singulier de DéDalE, l'artiste orchestre une symphonie de l'absurde où la gravité perd ses droits. Son installation devient un carnaval vertical où les archétypes de notre société dansent une valse déséquilibrée : un bureaucrate singesque côtoie une princesse-grenouille aux lèvres refaites, tandis qu'une taupe évadée se cache des chasseurs d'éléphants roses. Ces personnages charnus et loufoques, marquant leur territoire comme le Saïd de La Haine, questionnent avec une ironie délicate notre rapport au pouvoir et à l'apparence. Une méditation surréaliste où le monde, littéralement sens dessus dessous, nous invite à reconsidérer nos certitudes dans un éclat de rire philosophique.
Anje
Anje, né à Saint-Denis, émerge de la culture hip hop des années 90. Graffeur autodidacte, il fonde une association en 2000 et crée Les Ateliers du Graff en 2015, défendant un mouvement authentique ancré dans la pratique vandal. Collaborant avec des légendes du graffiti comme Cope2, Tkid et Sonic, il promeut une culture graffiti fidèle à ses racines issues du Bronx.
Une amende de payée 10 de retrouvées !
Dans DéDalE, Anje crée une œuvre qui exprime sa frustration envers le système des contraventions routières, inspirée par son expérience de commercial itinérant. La pièce centrale présente un ange insouciant, symbolisant l'innocence face à un système qu'il considère comme un "racket organisé". Cette œuvre personnelle et engagée traduit le paradoxe entre la nécessité professionnelle de la mobilité et la criminalisation des conducteurs, reflétant les 30.000 € d'amendes accumulées par l'artiste au fil de sa carrière.
Zag
Zag, spécialiste des anamorphoses, crée dans DéDalE une installation intime utilisant la lumière noire et la peinture fluorescente. Son œuvre reproduit une interface de modélisation 3D vintage, créant un contraste entre l'ancien et le nouveau monde de l'infographie. L'espace, déstabilisant et perturbant, joue avec une perspective déstructurée où le point de fuite au sol crée un univers bancal.
RDP-G1-209H
L'installation, profondément autobiographique, fait référence à un moment crucial de la vie de l'artiste : son incarcération au Centre de détention de Rivière-Des-Prairies (RDP-G1-209H) au Canada en 2000. La pièce, marquée par la présence d'une figure féminine servant de point d'ancrage, devient un exutoire où Zag partage son parcours de reconstruction personnelle et artistique. Cette œuvre immersive et intime témoigne de sa renaissance après une période sombre, transformant une expérience carcérale en catalyseur de création.
Lalu
Lalu, pochoiriste issu du graff vandal et influencé par l'imagerie punk des années 80-90, explore dans DéDalE le thème de l'enfermement sous toutes ses formes. Son installation, développée dans l'un des petits bureaux de l'ancienne DDE, interroge les différentes formes de captivité : professionnelle, carcérale et amoureuse.
N°116
L'artiste, ancien tailleur de pierre, crée une atmosphère glauque et angoissante à travers différents éléments : des graffitis carcéraux gravés, un mur d'inscriptions amoureuses, des insectes symboliques (chenille, chrysalide, papillon) marquant le temps qui passe, et des interventions sur les murs (grattages, gravures). L'installation, volontairement désagréable avec ses araignées grimpantes et ses papillons de nuit coincés dans l'abat-jour, invite à une réflexion sur la liberté à travers une expérience immersive dérangeante.
Jone
Jone, figure emblématique de la scène bretonne et membre fondateur du collectif C29, incarne depuis trois décennies l'essence même du graffiti. Membre également des crews BAN et Crazy Partners, il a forgé son identité artistique dans la tradition du wild style et le partage des savoirs, guidant toute une génération de graffeurs bretons dans leur quête créative. Son parcours autodidacte témoigne d'une perpétuelle évolution, transformant l'énergie brute du graffiti en un langage visuel sophistiqué de designer graphique.
Libre mouvement d’équilibre
Dans l'espace de DéDalE, l'artiste compose une symphonie visuelle où l'acrylique dialogue avec les effets subtils de la bombe, créant une œuvre d'une profondeur cosmique. Sa composition, baignée de phases lumineuses, joue sur la dualité du yin et yang, où le noir et blanc s'entrelacent dans une danse perpétuelle. Cette chorégraphie graphique, amplifiée par la lumière naturelle qui pénètre l'espace, transforme la pièce en un univers fantastique et dynamique, où chaque regard découvre de nouvelles dimensions dans ce ballet de formes et de lumières.
Sêma Lao
Sêma Lao, artiste muraliste autodidacte aux racines chinoises et allemandes, incarne la métamorphose artistique dans sa forme la plus pure. D'abord ancrée dans la communication et le graphisme, elle s'est laissée porter par les courants du destin vers la peinture murale, découvrant en 2011 la poésie de la bombe aérosol comme nouveau langage d'expression. Son évolution artistique témoigne d'un dialogue constant entre retenue et audace, où les couleurs, autrefois murmurées, s'épanouissent désormais dans une symphonie vibrante de transparences et de saturations.
Do not disturb
Dans l'espace de DéDalE, l'artiste compose une ode à la liberté à travers des portraits d'enfants d'une sincérité désarmante. Ces visages, à la fois réalistes et délicatement flous, dansent entre mélancolie et joie éclatante, créant un paradoxe saisissant avec l'austérité originelle du lieu. Face aux eaux du port de Vannes, son installation devient une invitation au bain de jouvence, où chaque rire d'enfant peint sur les murs résonne comme un écho de liberté, transformant cet ancien espace d'enfermement en une vibrante récréation artistique.
FKV37
FKV37, entité énigmatique transcendant les frontières du genre et de l'identité, incarne une forme d'expression artistique aussi insaisissable qu'une volée d'oiseaux dans le crépuscule urbain. Cette présence artistique, délibérément anonyme et sauvage, refuse la personnification pour mieux embrasser l'essence pure de l'art urbain, transformant chaque intervention en une manifestation brute de liberté créative.
Dans l'espace labyrinthique de DéDalE, FKV37 déploie son iconique félin prédateur, figure récurrente qui hante déjà les murs de Vannes, Lorient et Redon. L'installation, d'une efficacité graphique saisissante, puise dans l'esthétique des affiches bolchéviques avec ses aplats audacieux de rouge, jaune et noir. Le chat, à la fois menaçant et hypnotique, transforme le spectateur en proie, créant une tension théâtrale où les formes géométriques dansent entre figuration et abstraction. Cette œuvre, comme son créateur, reste délicieusement insaisissable, laissant planer un mystère aussi fascinant qu'inquiétant dans les corridors de notre imagination collective.
Timid
Timid, membre du collectif A4 Création, tisse depuis 2001 sa toile artistique dans les rues de Vannes, transformant peu à peu sa passion pour le graffiti en une véritable odyssée professionnelle dans l'art de la décoration murale. Son parcours, jalonné de collaborations significatives comme celle du tunnel du Palais des Arts en 2017, témoigne d'une évolution constante où la rue devient le terrain d'expérimentation d'un imaginaire en perpétuel mouvement.
L’alpha bêtar
Dans les entrailles de DéDalE, l'artiste nous propulse dans un vaisseau spatial où son signature wildstyle se métamorphose en un alphabet mécanique d'une complexité fascinante. Cette installation immersive à 360° fusionne ses univers de prédilection : le graffiti et la science-fiction. Entre lumière noire et peinture fluorescente, agrémentée d'une ambiance sonore envoûtante, l'œuvre nous invite à un voyage sensoriel complet. Des monstres surgissent des hauteurs, le lettrage devient architecture futuriste, créant une expérience qui transcende les frontières traditionnelles du graffiti pour nous emmener vers des horizons inexplorés. Une véritable invitation au voyage dans les méandres d'un imaginaire où l'art urbain rencontre les rêves d'enfant bercés de mangas et de jeux vidéo.
Joachim Romain
Joachim Romain, artiste contemporain, tisse une réflexion profonde sur la temporalité urbaine et notre société de consommation à travers le prisme du papier éphémère. Son art, ancré dans la récupération et la transformation d'affiches publicitaires, devient un miroir critique de notre époque, où chaque couche arrachée révèle une nouvelle strate de notre histoire collective.
Chute
Dans l’enceinte de DéDalE, l'artiste orchestre une symphonie visuelle autour d'anciennes affiches de l'INRS, créées par des maîtres comme Bernard Chabedec. Cette installation, en dialogue avec l'histoire administrative du lieu, sublime la poésie de l'usure et la mémoire des murs. Les strates successives de papier racontent une archéologie du quotidien bureaucratique, où chaque décollement, chaque arrachement devient une chorégraphie du temps qui passe. À travers cette œuvre, Joachim Romain transforme la banalité administrative en une méditation sur la beauté inattendue née de l'usure urbaine, créant un dialogue intime entre la matière et la mémoire, entre le passé institutionnel et le présent artistique. Son travail, exposé internationalement, témoigne d'une quête perpétuelle où la rue devient à la fois muse et medium, source et destination d'une réflexion sur notre rapport à l'espace urbain et à la consommation.
Cartel 29
Au cœur de la Bretagne urbaine, le Cartel 29 émerge en 1999 comme une constellation créative, rassemblant une vingtaine d'âmes artistiques unies par leur passion du graffiti. Cette fraternité urbaine, ancrée dans les brumes brestoises, tisse une toile créative qui s'étend bien au-delà des frontières régionales. Au sein de cette constellation, Meyer, Moner et Arnem, désormais établis dans la cité nantaise, ont donné naissance au collectif +2couleurs, transformant les espaces de laser game en véritables cathédrales de lumière contemporaine.
Dans les méandres de DéDalE, leur intervention collective transcende les codes traditionnels du graffiti. Abandonnant la familiarité de la bombe au profit d'une peinture acrylique fluorescente, ils orchestrent une symphonie visuelle où la lumière noire devient le chef d'orchestre d'une expérience sensorielle unique. Cette déambulation onirique invite le spectateur à se perdre délicieusement dans un espace où les repères conventionnels s'effacent, laissant place à une nouvelle grammaire de la perception urbaine.
Arnem Moner Meyer
Au cœur de la Bretagne urbaine, le Cartel 29 s'élève depuis 1999 comme une constellation créative où vingt âmes artistiques tissent une toile vibrante à travers la région. Cette fraternité, née dans les brumes brestoises, trouve en Meyer, Moner et Arnem des ambassadeurs qui, au sein du collectif +2couleurs, transcendent les frontières traditionnelles du graffiti pour transformer les espaces de laser game en galeries vivantes à travers le monde.
Dans leur antre de lumière noire, trois artistes tissent une tapisserie cosmique où chaque trait raconte une histoire différente de l'art urbain. Arnem, enfant de la région parisienne devenu figure emblématique de la scène nantaise, façonne un univers où le rétro-futurisme devient langage. Son œuvre puise aux sources des années 80, transformant l'héritage des pages de Métal Hurlant et des pochettes de synthetic wave en une calligraphie urbaine désincarnée, où chaque lettre devient un portail vers un futur rêvé.
Moner, autodidacte passionné, transcende pour la première fois les frontières de son graffiti traditionnel dans une exploration audacieuse des possibilités offertes par la lumière noire. Son installation devient une odyssée géométrique où son blaze, fragmenté en cinq constellations, guide le visiteur à travers un cosmos imaginaire. Un voyage où les techniques du graffiti se métamorphosent en cartographie stellaire.
Meyer, membre des prestigieux crews Out Of Control, +2Couleurs et Cartel 29, complète ce triptyque lumineux avec une vision où la liberté devient manifeste. Son œuvre "Post graffiti" libère le langage urbain de ses contraintes terrestres, le projetant dans un état d'apesanteur créative où tout devient possible. Une invitation à observer la dissolution des formes traditionnelles dans l'attente fébrile de leurs futures recompositions, témoin silencieux de cette évolution perpétuelle qui caractérise l'art urbain contemporain.
Kegrea
Kegrea, alchimiste des mémoires perdues, transcende la frontière entre street art et archéologie émotionnelle. Issu d'une lignée d'artistes et nourri par une décennie de dialogues avec les murs urbains, il a progressivement transformé son langage artistique, délaissant la vélocité de la bombe pour la poésie méditative du pinceau. Son projet "Forgotten People" devient une ode aux souvenirs abandonnés, une quête sensible pour redonner voix aux silences de l'histoire.
Forgotten People
Dans DéDalE, l'artiste orchestre une symphonie mémorielle saisissante où les objets chinés chez Emmaüs dialoguent avec les portraits d'une famille de Cognac des années 60-70. Cette installation immersive devient un pont temporel où chaque photographie de vacances, chaque scène de repas familial ressuscite des fragments de vie oubliés. En reproduisant méticuleusement ces instantanés sur toile, Kegrea transforme son art en une archéologie contemporaine qui nous confronte à notre propre mortalité, à la trace éphémère que nous laissons dans le grand livre du temps. Son œuvre, exposée de Bordeaux à Los Angeles, devient un miroir universel où les souvenirs perdus retrouvent leur dignité, où la mémoire collective se réinvente dans une danse subtile entre l'oubli et la renaissance.
Fab Volpiano
Fab Volpiano, tisserand des rêves et passeur de savoirs artistiques, transforme son été en une odyssée créative au cœur de DéDalE. L'artiste, qui guide habituellement les esprits créatifs du lycée Duguesclin d'Auray, orchestre une métamorphose marine où la rigueur académique rencontre l'audace de l'imagination débridée.
Poulpe Fiction
Son installation "Poulpe Fiction" émerge comme une symphonie multidisciplinaire où la peinture acrylique danse avec l'aérographe, où la sculpture en pâte à papier s'anime en 3D. Au centre de cette chorégraphie aquatique, un poulpe monumental déploie ses tentacules dans un ballet d'anamorphoses, entouré d'un banc de poissons suspendu comme des notes sur une partition céleste. Inspiré par l'univers des cartoons et de Marvel, l'artiste souligne délibérément les contours de sa créature marine, créant un dialogue saisissant avec l'architecture condamnée du lieu. Cette œuvre devient ainsi une métaphore puissante de notre présence éphémère, où chaque artiste, tel un poulpe intrépide, s'immisce dans les interstices du temps pour y laisser une empreinte aussi fugace que mémorable.
JEF
Jef crée dans DéDalE une installation qui transforme une petite pièce avec deux fenêtres au premier étage, un espace que d'autres artistes avaient délaissé. Son approche combine improvisation et utilisation stratégique de l'architecture existante.
L'artiste développe une expérience visuelle unique où les fenêtres deviennent des éléments clés, créant des effets de vitrail qui jouent avec la lumière et la calligraphie. L'installation révèle une histoire de couple qui se dévoile progressivement, avec des portraits qui se découvrent selon l'angle d'observation du visiteur. Cette approche crée plusieurs niveaux de lecture, où chaque nouvelle perspective révèle un nouvel aspect de l'œuvre. Pour Jef, cette installation représente une sortie de sa zone de confort, particulièrement dans la création de portraits masculins, transformant les contraintes spatiales en opportunités créatives.
Lycée des Métiers d’Art Duguesclin
Dans les couloirs de DéDalE, les élèves de CAP Signalétique et décors graphiques du Lycée Duguesclin transforment l'espace en une galerie d'art irrévérencieuse. Sous la guidance de leur professeur Fabrice Lavergne, quinze apprentis artistes orchestrent un dialogue malicieux entre art classique et techniques contemporaines. Le projet devient un exercice complet où les compétences techniques de leur formation rencontrent l'histoire de l'art dans une danse créative.
De l'esquisse au numérique, du laser à la bombe, leur processus créatif adopte une méthodologie rigoureuse : dessins au feutre transformés en fichiers vectoriels, découpe laser précise, application méticuleuse de vinyle et pochoirs bombés avec précision. Chaque œuvre détournée, présentée aux côtés de son original, crée un musée alternatif où résonnent les échos de Banksy, iHeart et Miss Tic. Cette installation collaborative démontre comment la technique du pochoir, outil emblématique du graffiti des années 80, peut transformer un exercice pédagogique en une véritable exposition où tradition et subversion coexistent dans une harmonie provocante.
Lazuli
Dans la constellation du graffiti breton, Lazuli émerge comme une étoile singulière, une des rares présences féminines illuminant ce firmament majoritairement masculin. À 28 ans, cette enfant de Vannes devenue rennaise transforme son besoin d'évasion en une poésie murale où chaque coup de pinceau devient un acte de libération créative.
Dans les entrailles de DéDalE, elle orchestre une symphonie géométrique qui transcende les limites architecturales conventionnelles. Ses formes à la fois puissantes et délicates se propagent comme une onde vibratoire, dévorant les frontières entre sol et plafond dans une danse instinctive. Cette artiste autodidacte embrasse pleinement la dimension physique de sa création, transformant les éclaboussures accidentelles en étoiles dans sa galaxie artistique. Son œuvre devient un manifeste de liberté où l'imperfection se fait beauté, où le geste spontané transcende la rigueur géométrique pour créer un espace où le corps et l'esprit se libèrent des contraintes du quotidien. Une immersion totale qui nous invite à perdre nos repères pour mieux retrouver notre essence.
Martin Bineau
Martin Bineau, alchimiste des courbes infinies, transforme les murs en partitions vibratoires où chaque ligne raconte une histoire de mouvement perpétuel. Diplômé des arts plastiques rennais, il a fait de la peinture son langage universel, orchestrant des symphonies chromatiques qui métamorphosent l'espace urbain. Son œuvre monumentale le long de la Vilaine en 2015, puis sa fresque collaborative de 80 mètres en 2017, témoignent de sa capacité à transformer le béton en poésie visuelle.
Dans les corridors de DéDalE, l'artiste déploie une méditation chromatique sur 78 mètres de surface totale, où le jaune roi devient le vecteur d'une expérience sensorielle totale. Armé du Posca puis du pinceau, il trace des courbes organiques dans un état de transe créative, donnant naissance à un tourbillon vivant qui pulse et respire le long des murs. Cette chorégraphie géométrique, à la fois répétitive et improvisée, se déploie comme un organisme vivant, un blob lumineux qui dévore l'espace avec une voracité solaire. L'œuvre invite le spectateur à se perdre dans ce fleuve de lumière dorée, où chaque courbe devient une invitation au voyage intérieur.
Aise
Héritier des rythmes sauvages du Bronx et des leçons des maîtres concarnois, Aise incarne la fusion entre tradition et évolution dans le paysage du graffiti contemporain. Membre des légendaires crews C29, Moker, BAN et Wad, il tisse une toile créative qui s'étend de la Bretagne à la Vendée, nourrissant sa pratique des techniques ancestrales de la restauration des monuments historiques tout en restant fidèle à l'essence vandal du mouvement.
Décomposition
Entre les murs de DéDalE, Aise orchestre une symphonie du wild style où chaque lettre devient une note dans une partition de la déconstruction urbaine. Son blaze One Aiser se dissimule dans une chorégraphie de formes sauvages et structurées, comme un écho aux premiers souffles du graffiti new-yorkais. À travers un ballet de bombes aérosols et de touches acryliques, il façonne un environnement où la spontanéité du trait rencontre la maîtrise technique, où chaque texture raconte l'histoire d'une appropriation authentique de l'espace. Cette œuvre devient ainsi un manifeste vivant, une ode aux origines du mouvement où la décomposition n'est pas destruction mais renaissance, où le chaos apparent cache une maîtrise précise du geste artistique.
OOX
OOX, co-créateur de Street Art Avenue et vice-président de l'association L'Art Prend la Rue, est un artiste polymorphe vannetais maîtrisant de multiples techniques (sculpture, pochoir, peinture acrylique, bombe). Reconnu notamment pour son portrait de Simone Veil sur le port de Vannes, il développe une pratique artistique guidée par l'inspiration et les opportunités.
SYNAPS PROJECT
Dans DéDalE, son œuvre "Synaps Project" explore les connexions neuronales du cerveau humain comme métaphore du fonctionnement collectif. Cette première pièce d'une série plus large met en parallèle les réseaux neuronaux, fonctionnels ou dysfonctionnels, avec les dynamiques des relations humaines dans le monde du travail, comparant notamment le système à une fourmilière où l'intelligence collective prime sur l'individu.
Kelkin
Entre les lignes de béton de Cergy Pontoise, Kelkin a d'abord appris à lire le langage urbain des graffitis avant de se plonger dans les profondeurs de la philosophie. À 24 ans, cet alchimiste des chemins intérieurs tisse une œuvre où l'encre devient le véhicule d'une quête existentielle, transformant chaque mur en une carte de notre voyage collectif vers la conscience.
Le voyage temporel
Dans les méandres de DéDalE, l'artiste déploie ses labyrinthes méditatifs avec une précision monastique, travaillant six jours durant dans un état de transe créative. Son œuvre, réalisée de manière instinctive, transcende la simple géométrie pour devenir un langage universel où se cachent des trésors symboliques - coordonnées GPS, Triskell, codes secrets. Sous la lumière noire, une première dans son parcours, les couleurs s'émancipent de leur prison terrestre pour danser dans une nouvelle dimension. Chaque corridor de son labyrinthe devient une invitation à l'introspection, un voyage où le troisième œil guide nos pas vers une compréhension plus profonde de notre être. Une œuvre qui nous rappelle que dans le grand labyrinthe de l'existence, chaque pas, même incertain, nous rapproche de nos rêves.
Zis is Art
Dans les interstices entre le monde immobilier et l'univers artistique, Kevin émerge comme un explorateur des possibles, choisissant de suspendre sa vie professionnelle pour plonger dans les profondeurs de la création. Cette parenthèse devient un manifeste vibrant où la technologie, déconstruite et réinventée, raconte une nouvelle histoire de notre relation aux machines.
Technology On / Off
Son installation monumentale transforme DéDalE en un temple post-moderne où les reliques technologiques - lecteurs DVD éventrés, ordinateurs démembrés, claviers sectionnés - deviennent les protagonistes d'une réflexion sur notre asservissement numérique. À travers un circuit intégré labyrinthique, l'artiste orchestre une danse entre le mécanique et l'organique, où le plâtre dévore doucement les composants électroniques comme une nature reprenant ses droits. Cette œuvre multidisciplinaire, fruit de 80 heures de création intense, marie la peinture, la sculpture et l'électricité dans une symphonie où chaque élément - de l'autoradio murmurant sa mélodie aux paraboles métalliques ornant les murs - pose la question essentielle de notre liberté face au dieu silicium. Une méditation puissante sur notre époque, où la technologie oscille entre prison dorée et outil d'émancipation.
Snobe
Dans la constellation du graffiti breton, Snobe émerge comme un architecte des lettres, façonnant son art au carrefour de la rigueur graphique et de la poésie urbaine. Membre fondateur du collectif A4 Création, il trace son chemin depuis les rues de Lorient jusqu'aux murs de Vannes, nourri par les échos du rap et guidé par les maîtres du genre comme les légendaires West Writers. Sa rencontre initiatique avec Jone devient la première pierre d'un édifice créatif où la précision du graphiste danse avec l'âme du graffeur.
Le travail, c'est la santé
Dans DéDalE, Snobe orchestre une symphonie visuelle où les mots deviennent des armes poétiques. Son installation oppose deux mondes dans une dialectique saisissante : d'un côté, les paroles d'Henri Salvador envahissent l'espace dans une saturation typographique obsédante, tandis qu'un squelette monte la garde, témoin silencieux de notre rapport au labeur. De l'autre, sur un mur d'un bleu glacial, le vide dialogue avec la promesse du repos éternel. Cette œuvre devient ainsi une méditation puissante sur la condition humaine dans nos sociétés modernes, où les structures administratives d'hier résonnent encore des échos de nos questionnements contemporains sur le sens du travail et de l'existence.
Tarek et Mat Elbé
Dans la grande fresque de l'art urbain français, Tarek se dresse comme un pilier aux multiples visages. De ses premiers traits de graffiti en 1985 à la création du légendaire Paris Tonkar Magazine, il incarne une mémoire vivante du mouvement, tissant des liens entre les disciplines artistiques comme autant de fils d'une tapisserie complexe. Sa rencontre avec Mat Elbé, pochoiriste virtuose dont les madones colorées illuminent les rues parisiennes depuis 2013, donne naissance à une alchimie créative où l'histoire de l'art dialogue avec la poésie urbaine contemporaine.
Dans notre tête
Dans les méandres de DéDalE, leur collaboration prend la forme d'une exploration psychique saisissante. Au cœur de leur installation, un masque monumental devient le portail vers leurs univers intérieurs, où les codes couleurs se répondent comme des échos dans une cathédrale de l'âme. Cette œuvre, nourrie par les influences du vaudou, de l'art sacré et des vanités, transcende la simple représentation pour devenir un miroir de notre condition humaine. À travers les messages disséminés comme des graines de réflexion, les artistes nous invitent à contempler nos propres masques quotidiens, ces façades que nous présentons au monde. Une méditation profonde sur l'identité, où mythes et légendes deviennent les clés de notre compréhension collective.
Lez & Samp
De la constellation urbaine lorientaise émergent Lez et Samp, deux frères dont les tracés entrelacés racontent l'histoire primitive du graffiti breton. Fondateurs du légendaire Moker Crew aux côtés de Dino Voodoo, Jone, Aise et Soem, ils incarnent une vision où l'art urbain dialogue librement avec la nature sauvage et les friches industrielles. Ces artistes polyvalents, nourris par les rythmes du metal et les rêves de science-fiction, transforment leur passion pour les créatures étranges en une symphonie visuelle où les gorilles côtoient les murènes dans une danse brutalement poétique.
The Call of Cthulhu
Dans les profondeurs de DéDalE, leur collaboration prend vie à travers une œuvre aux résonances lovecraftiennes. Inspirée du "Call of Cthulhu" et bercée par les échos métalliques de Metallica, leur création devient un portail dimensionnel où les monstres de l'imaginaire défient le Minotaure dans son propre labyrinthe. Cette fresque mystique et graphique, fruit d'une alchimie fraternelle où Lez sculpte les créatures tandis que Samp tisse les lettrages dans un ballet spontané, témoigne de la puissance de la création collective. Un vortex artistique où chaque regard risque de réveiller des entités cosmiques endormies, rappelant que dans les dédales de l'art urbain, l'union des talents transcende toujours les frontières de l'imaginable.
RCF1
Sur les murs parisiens depuis trois décennies, RCF1 trace une histoire singulière dans le panthéon du graffiti français. Son pictograffiti spectral, né dans l'effervescence des années 80, s'est imposé comme une signature mythique du mouvement. Des rails aux camions, des throw-ups aux graffs, Jean Moderne - son alter ego terrestre - a sculpté son identité artistique avant de donner naissance à son emblématique fantôme, figure tutélaire qui hante désormais l'imaginaire du picto-graffiti européen.
Visible / Invisible
Dans l'intimité de DéDalE, l'artiste transforme son box en une chambre d'échos entre les mondes. Sur un damier jouant les fondations, une pyramide noir et blanc s'élève comme un phare entre les dimensions. Cette installation, née dans la douleur d'une perte récente, devient un vortex magnétique où le deuil se métamorphose en énergie créatrice. Son graff freestyle tourbillonne autour de ce portail dimensionnel, tissant des liens invisibles entre les vivants et les absents. Loin des certitudes ésotériques, RCF1 nous invite à une exploration sensible de cet espace liminal, où la compréhension cède le pas à la pure résonance émotionnelle. Un lieu où l'art devient le medium d'une conversation avec l'invisible.
Kat et ActioN
Dans l'univers du graffiti, les rencontres artistiques façonnent parfois des destins extraordinaires. Kat et Action incarnent cette alchimie rare où deux chemins créatifs convergent pour n'en former qu'un seul. Elle, illustratrice formée aux arts académiques, lui, graffeur forgé par les rues, tissent ensemble une tapisserie où leurs différences deviennent leur force. Cette danse créative, initiée en 2018, transforme leurs individualités en une symphonie visuelle où pinceaux et aérosols s'entremêlent dans une valse parfaite.
Fusion
Dans l'écrin de DéDalE, leur œuvre prend la forme d'une volière géométrique où la précision mathématique d'Action devient l'architecture qui accueille les ara de Spix de Kat. Ces oiseaux disparus, figés dans leur envol éternel, deviennent les témoins silencieux de notre impact sur le monde naturel. L'installation, parfait équilibre entre lignes architecturales et fluidité organique, raconte une histoire où la fusion de leurs styles transcende la simple collaboration artistique. Ces gardiens ailés, à la fois dynamiques et contemplatifs, nous invitent à méditer sur notre responsabilité collective envers la biodiversité, transformant leur espace en un sanctuaire où l'art devient le dernier refuge des espèces perdues.
IFAT
Dans le havre de DéDalE, vingt étudiants de l'IFAT (Institut de Formation en Architecture d'Intérieur) tissent un rêve de soie et de lumière. Sous la guidance bienveillante de leur professeur Johan Rocheteau, ces architectes en devenir transforment trois espaces distincts en une symphonie cotonneuse où la matière devient vapeur, où le rêve prend forme.
Brume Ouatée
Cette installation, fruit d'une compétition créative ayant vu éclore vingt visions dont sept ont été cultivées avant l'éclosion finale, transcende la simple conception architecturale. Sur une structure rigoureuse de planchers techniques et de passerelles en bois, s'épanouit une forêt de fleurs brumeuses, façonnée de papier et de tiges de fer. Chaque pétale, chaque tige devient le véhicule d'une émotion collective, portée par les mains de Capucine, Herenui, Julie et leurs camarades. Cette œuvre chorale, où volupté et enchantement dansent dans une valse etheree, nous invite à nous perdre dans un cocon de douceur immaculée, aux portes d'un paradis rêvé par une nouvelle génération de créateurs. Un espace où la poésie devient architecture, où l'éphémère se fait éternel dans la brume ouatée de l'imagination collective.
La classe de 3ème année de l’IFAT : Capucine, Herenui, Julie, Valentin, Lorianne, Laura, Juliette, Jules, Ombeline, Ael, Kloé, Laura, Vanessa, Justine, Jérémy, Manon, Gwladys, Caroline, Léa, Emilie.